Le rondeau

 

Venu de la littérature populaire, comme la ballade, c'est aussi, comme son nom l'indique, une chanson à danser, composée de 2 couplets et d'un refrain.
Construit sur deux rimes en vers de 10 syllabes au 14e siècle, il s'étoffe en passant de 7 à 12 vers : le refrain passe d'un à deux vers et les couplets de deux à trois vers.
Le refrain forme un enjambement avec le premier vers du premier couplet, puis la fin du premier couplet forme à nouveau un enjambement avec le refrain, enfin le second couplet fait corps avec la reprise du refrain.

début du XIVe siècle Structure du rondeau fin du XIVe siècle
refrain
A
  A
B
refrain
couplet B


A
  B

A
B
couplet
refrain A
 
  A
B
refrain
couplet

A
B
 
A
B
B
couplet
refrain A
 
  A
B
refrain


Au XVe siècle, avec Charles d'Orléans, le rondeau se sépare de la musique, devenant une œuvre purement littéraire, et d'une part s'assouplit (on trouve des rondeaux irréguliers) et d'autre part s'enrichit pour trouver sa forme définitive : 14 vers de 8 syllabes (parfois 10) sur 2 rimes.

  Rondeau de Charles d'Orléans
(orthographe modernisée)
 
 
refrain Dieu, qu'il la fait bon regarder,
La gracieuse, bonne et belle !
A
B
couplet Pour les grands biens qui sont en elle,
Chacun est prêt de la louer.
 
Qui se pourrait d'elle lasser ?
Toujours sa beauté renouvelle,
B
A
 
A
B
refrain Dieu, qu'il la fait bon regarder,
La gracieuse, bonne et belle !
A
B
couplet  
Par deçà ni delà la mer,
Ne sais dame ni demoiselle
Qui soit en tous biens parfaits telle ;
C'est un songe que d'y penser.
 
A
B
B
A
refrain Dieu, qu'il la fait bon regarder,
La gracieuse, bonne et belle !
A
B