L'harmonie

 

Harmonie
Sensation produite par les relations entre des éléments qui concourent à un effet d'ensemble agréable.
    

signifie ajustement, accord, union.
Mais c'est d'abord la fille
d'Arès (Mars) et d'Aphrodite (Vénus)
et elle symbolise l'union parfaite
d'êtres complémentaires.

L'harmonie en général est donc quelque chose qui donne une idée de la perfection divine. Dans le vers, c'est l'oreille qui reçoit l'harmonie des sons, à peu près comme en musique, mais il vient s'ajouter à l'harmonie des sons l'harmonie entre les sons et le sens.

Le principe de base de l'harmonie sonore d'un texte repose sur l'alternance des phonèmes vocaliques et consonantiques. Le contact entre des phonèmes vocaliques (hiatus) ou des phonèmes consonantiques est perçu comme désagréable à l'oreille, et doit être évité, sauf si l'on veut créer un effet dans ce sens.

L'hiatus
est la rencontre de sons vocaliques entre la fin d'un mot et le début du mot suivant.
    
Hiatus
en latin signifie ouverture, fente, hiatus.

La rencontre de sons vocaliques se produit fréquemment à l'intérieur même des mots, comme aérer, créer, prier, réagir... et à moins d'interdire l'usage de ces mots, on doit supporter cette rencontre. C'est à la jointure entre deux mots que l'écrivain peut ménager une bonne alternance des phonèmes ou au contraire un choc désagréable.

Il y a cinq circonstances où l'hiatus est admis :
Tout d'abord chaque fois qu'on a besoin d'une élision pour éviter de prononcer [voyelle + e caduc] : joli-e peinture, l'élision met en contact deux phonèmes vocaliques : jolie estampe et produit un hiatus qu'on supporte comme un pis-aller, à condition que les sons soient différents : jolie image reste trop désagréable pour être admis.
Autres circonstances :

Certaines expressions figées :
il y a, nez aquilin, papier à lettres
devant l'h aspiré :
je hais, tu hais, sont admis,
mais pas tu habites.
après les interjections
oh ! ha !
devant les mots
oui et ouate

Les phonèmes

La répétition de phonèmes vocaliques (assonance) ou consonantiques (allitération) peut induire une sensation d'unité ou de continuité, voire de monotonie dans la tonalité du texte (indépendamment des phénomènes imitatifs qui sont plutôt rares), leur variété ou leur périodicité peut induire l'idée d'une mélodie, mais il peut être utile de dégager quelques constantes dans l'effet produit par certains phonèmes.

On distingue :
phonèmes vocaliques
phonèmes consonantiques
sons clairs
sourds
A É È I U
OU O ON AN IN
     
sons durs (occlusifs)
sons doux (constrictifs)
liquides ou vibrants
B D G K P T
CH F J S V Z
L R M N