Petite histoire de la typographie

ohannes Gensfleisch, dit Gutenberg, a inventé la typographie (c'est-à-dire l'impression à l'aide de caractères mobiles) entre 1440 et 1450 à Mayence. Le premier livre imprimé par ce procédé fut une Bible en latin. Il créa aussi des signes musicaux pour imprimer des partitions musicales.

 

XVe siècle

icolas Jenson, graveur français, apprend la typographie à Mayence, puis s'installe à Venise. En 1461, il remplace les caractères gothiques par des caractères ronds perpendiculaires à la ligne appelés caractères romains.

 

e premier livre imprimé en français paraît vers 1470. Rapidement, on imprime également des ouvrages en grec et en hébreu, mais la plupart des ouvrages imprimés en France sont en latin, n'ont donc pas besoin d'accents, et l'on tarde à créer des caractères accentués, même pour les minuscules.
   

n imprimeur de Venise , Tebaldo Manuzio, dit Alde Manuce , invente en 1500 le caractère incliné vers l'avant, appelé italique. La typographie commence à être considérée comme un art et suscite des théoriciens : le typographe parisien Geoffroy Tory publie en 1529 le Champfleury, ouvrage qui analyse la forme des caractères d'imprimerie.

XVIe siècle

 


rançois Ier publie en 1539 à Villers-Cotterêts une ordonnance par laquelle le français remplace le latin comme langue officielle en France. La qualité d'impression des textes en français (notamment la présence d'accents) devient un souci des typographes. La même année, Claude Garamond crée des caractères romains et italiques, dérivés des dessins de Nicolas Jenson et d'Alde Manuce, d'une telle perfection qu'ils sont adoptés à travers toute l'Europe.

ans les ouvrages apparaissent progressivement les «guillemets», inventés par l'imprimeur Guillaume en 1546. En 1550 est créé le dépôt légal : un exemplaire de chaque nouveau livre doit être déposé à la bibliothèque royale, et en 1566 est créé le privilège du roi (autorisation d'imprimer) nécessaire pour avoir le droit d'imprimer un livre. Le nom et l'adresse de l'imprimeur doivent figurer sur le livre.
   

ichelieu, en 1640, fonde l'imprimerie royale qui deviendra plus tard l'imprimerie nationale. En 1692, Louis XIV réunit des artistes et des savants pour créer de nouveaux caractères réservés à l'imprimerie royale.

XVIIe siècle

insi, jusqu'au XIXe siècle, la typographie entre dans une routine qui va se perfectionnant. Des artistes créent de nouveaux graphismes, Plantin, Elzévir, Caslon, Baskerville, Bodoni, Didot... Les presses horizontales sont remplacées par des presses rotatives, mais le typographe continue à règner sur le texte imprimé, et à assembler les caractères un par un devant son meuble de travail : la casse.

hristopher Sholes invente la machine à écrire en 1867. Philo Remington améliore l'invention et en entreprend la fabrication industrielle en 1873. Mais cette invention est américaine, et l'importance d'une accentuation ne préoccupe guère ses inventeurs. Or quand il s'agit d'adapter la machine à l'exportation en France, la complexité du mécanisme des tiges en limite le nombre et empêche donc la mise en place de caractères accentués en nombre suffisant. Il faut faire des choix, et ce sont les capitales accentuées qui disparaissent du clavier.

XIXe siècle

n confondit alors la cause et la conséquence, et l'on crut que puisque ces caractères ne figuraient pas sur la machine, c'était la preuve qu'ils n'existaient pas, et beaucoup de gens de bonne foi se mirent à répandre cette idée.

ais les contraintes mécaniques de cette invention eurent une autre conséquence : à chaque frappe de caractère, le papier se déplaçait pour que la lettre suivante s'imprime à côté de la précédente. Or il était très difficile de se déplacer différemment selon la largeur de la lettre, et ménager un même déplacement pour toutes les lettres risquait de créer un espace trop grand autour des lettres étroites (i,l). Il fallut donc créer une série de caractères (on dit une «police») dont toutes les lettres avaient la même largeur.

uand la photocomposition est enfin mise au point, le problème des accents ne se pose plus : l'image de chaque caractère est reproduite photographiquement sur le support d'impression de façon automatique à partir du texte saisi au clavier. Plus besoin de stocker des caractères dans un grand nombre de casses, et la variété des caractères disponibles devient considérable. C'est en 1945 qu'ont vu le jour les premières photocomposeuses.
XXe siècle




vec l'invention de l'informatique, puis de la micro-informatique la révolution a été plus profonde encore : aujourd'hui chacun peut utiliser une grande variété de caractères, à toutes les dimensions, et même dessiner ses propres caractères, et plus aucun obstacle ne peut empêcher l'utilisation des capitales accentuées. Mais où trouve-t-on les capitales accentuées sur un clavier d'ordinateur ?