Le phonème et le graphème

 

                    graphème
Élément indivisible dans l'écriture d'un mot, on peut simplifier en disant que c'est un signe alphabétique ou numérique.
   

signifie action d'écrire, écriture.
         Ainsi, le mot hôte comporte 4 graphèmes : h-ô-t-e, même si l'on n'entend que les 2 sons [o-t]. Dans le mot axe, la lettre x ne peut être coupée en deux, même si sa prononciation correspond à 2 sons [k-s], et représente donc un seul graphème.

 

                    phonème
Élément indivisible dans la prononciation d'un mot. On distingue :
— les phonèmes vocaliques qui correspondent à ce que nous appelons des voyelles ou des diphtongues (ils peuvent sans peine se prononcer isolément) ;
— les phonèmes consonantiques qui correspondent à ce que nous appelons des consonnes (ils se prononcent plus facilement quand ils «sonnent avec» un phonème vocalique).
   

signifie son de voix
         Ainsi, le phonème o peut s'écrire de façons très diverses [ô, au, oh, eau, eaux, haut, aulx...], mais il ne compte qu'un seul phonème. Le phonème f peut s'écrire [f, ff, ph], mais il reste indivisible dans la prononciation. Au contraire, dans le mot axe le graphème x compte bien 2 phonèmes [k-s].


C'est la notion de phonème qui nous intéresse ici. Et sa définition appelle trois remarques :

1° — La juxtaposition de deux mots peut modifier leur prononciation par la suppression d'un phonème caduc (voir l'élision et l'apocope) ou par le phénomène qu'on appelle liaison. Ainsi, le mot eaux que nous venons de voir ne comporte qu'un phonème malgré son écriture en quatre graphèmes. Cependant le graphème final peut être «activé» par la présence d'un phonème vocalique en début de mot suivant : les eaux océaniques, des eaux obscures, les Eaux et Forêts... Dans ce cas, on entend un phonème intercalaire [z] qui correspond à la présence du graphème x et qui évite un hiatus.

2° — C'est l'effet produit par l'association des phonèmes vocaliques et consonantiques, le plus souvent par leur répétition dans le vers (interne) ou en fin de vers (externe), ou par leur opposition, ou encore par leur simple combinaison, qui constitue l'harmonie («la mélodie») du vers.

3° — À part l'étude de la rime, aucune de ces notions n'appartient au vers ; elles sont applicables à n'importe quel texte littéraire, qu'il soit en prose ou en vers ; mais le vers, par ses contraintes de rythme et de rime, rend l'écrivain (et le lecteur) plus sensible à l'harmonie du texte.